La discographie de MetallicA Load (1996)
Load (1996)
Tracklist
Load (1996)
Date de sortie : 04 juin 1996
Produit par : Bob Rock avec J. Hetfield & L. Ulrich
Enregistrement : Randy Staub aux The Plant Studios, Sausalito, Californie, de mai 1995 à février 1996
Mixage : Right Track Recording, New York, mars-avril 1996 par Randy Staub assisté par Matt Curry
Mixage additionnel : Mike Fraser au Quad Recording Studios, New York assisté par Mike Rew
Pressage original américain : Elektra Records
Master : George Marino au Sterling Sound
Durée : 79 minutes
Conception de la pochette : Andie Airfix at Satori
Artwork de la pochette : Andres Serrano
Photographies : Anton Corbijn
Lineup
James Hetfield : Chant / Guitare rythmique
Lars Ulrich : Batterie
Kirk Hammett : Lead guitare
Jason Newsted : Basse
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La critique de Load
Cinq ans se sont écoulés depuis le "Black Album". Metallica a connu un succès immense dans le monde entier, et une tournée de la même ampleur l'a emmené un peu partout dans le monde... Mais rapidement le groupe se fait attendre pour un nouvel album !
Doucement mais sûrement, Metallica se décide à rentrer en studio, toujours avec Bob Rock à la production, et commence à enregistrer l'énorme quantité de démos amoncelée...
Lars : "Là nous avons juste écris cinq titres, puis dix, puis vingt, puis vingt-cinq, et à un moment on s'est dit qu'on pouvait continuer longtemps comme ça ; nous ne pouvions plus nous arrêter."
Lars : "Au printemps 95, nous sommes allés en studio et avons commencé à enregistrer, avec l'idée que le sixième album de Metallica allait être un double. Mais au bout de six à huit mois de studio, avec ces trentes morceaux originaux, nous étions hors délai et nous nous sommes dit qu'il fallait peut-être mieux scinder ce que nous avions en deux albums distincts, quitter le studio pour partir sur les routes, faire le Lollapalooza et voir ce qui allait se passer."
La polémique...
Et ce qui va "se passer", c'est l'une des plus grandes polémiques du heavy metal ! Car "Load" est... surprenant. Bien avant l'écoute de l'album, les fans ont du "rentrer" dans le titre de cet album, sa pochette, ses photos intérieures où l'on découvre un Metallica aux cheveux courts. Musicalement, la plupart des nouveaux morceaux s'éloignent peu du "Black Album". D'ailleurs, on remarque toujours la griffe inimitable, le "son" Metallica. Mais la musique se fait plus riche, beaucoup plus travaillée qu'auparavant.
Paradoxalement, "Load" est l'album le plus spontané et le plus naturel de Metallica...
Lars : "Lorsque j'écoute les morceaux, ils sonnent vraiment plus naturels que tout ce que nous avons fait auparavant. Après que Bob Rock se soit joint à nous il y a cinq ans, il nous a avoué ne jamais être parvenu à obtenir en studio les sonorités du groupe live. Nous sommes partis dans la direction opposée avec le "Black Album", tandis que ce disque est le plus proche possible de notre son en concert."
Les ambiances sont également plus variées, certains titres s'éloignant même du strict cadre du heavy metal.
Lars : "Sans trop rentrer dans les détails techniques, nous avions jusqu'alors toujours joué la plupart de nos morceaux en partant d'une gamme en la, c'est à dire la gamme de base du metal. A présent, nous sommes partis en mi, comme Motörhead, AC/DC, le hard rock basique d'inspiration blues. C'est nous, plus rock'n'roll."
On ne peut donc nier que "Load" n'a plus ce son "metal" d'autrefois. Au contraire, le groupe s'est attaché à produire un son "léché" pour servir au mieux les compositions. Le chant de James - extraordinaire - sert le même objectif...
James : "Hé, ce n'est pas la peine de brailler sans arrêt ! Il y a des passages récitatifs suivis d'agressivité, et c'est cela qui donne le relief aux compositions."
Jason : "A mon avis, cet album est le plus accessible à l'écoute que nous ayons enregistré. Cela ne signifie pas qu'il soit plus ou moins heavy à certains moments ; cela veut simplement dire qu'il y réside une trame générale facile à suivre. Chaque morceau possède des atmosphères tellement sympa que tu peux passer de l'un à l'autre sans que ton attention retombe pour autant. C'est un album ouvert, qui couvre une multitudes d'orientations musicales différentes. Nous ne voulions pas condamner notre musique à stagner. Nous souhaitions réellement aller de l'avant pour que les gens puissent vraiment comprendre notre personnalité et notre démarche."
En effet, Pourquoi se répéter éternellement quand on possède le talent de composition, et la capacité d'innovation de Metallica ? Les Four Horsemmen, depuis le début des années 90, avouent facilement que leurs influences se sont élargies (jazz, blues, country, pop...). On tient peut-être là l'explication de cette nouvelle orientation musicale.
Les textes
Au niveau des textes, Metallica innove également par le flou artistique...
James : "Je crois que leur aspect un peu vague stimule l'imagination des gens et qu'ainsi, chacun peut se sentir concerné. Je n'aime pas être trop direct. Si je faisais des textes franchement politiques, ce serait trop tranché. Tu es dans un camp ou dans l'autre. De même si je racontais une histoire ; les gens n'ont que faire de ça. Ce qui les intéresse avant tout, c'est de pouvoir réfléchir, de se poser des questions à leur niveau. Il est bien évident que les textes de nos albums ont pour moi une signification bien précise, mais quelqu'un d'autre pourra fort bien les interpréter différemment. Je crois que cela fait partie de l'identité même de Metallica. Tu auras noté que nous n'en avions pas mis beaucoup sur la jaquette de "Load", juste quelques extraits essentiels pour que tout le monde puisse avoir une base de réflexion."
Le résultat est dérangeant pour un groupe que l'on croyait connaître. Car "Load" surprend. Par sa qualité et sa densité. Metallica a su transcender son passé, ses expériences, ses influences, pour produire un album magnifique. Mais "Load" n'est pas un album d'une écoute ; il en faut plusieurs pour "rentrer" dedans et saisir toutes ses subtilités. La qualité est donc constante mais on peut toujours déplorer de gros hits évidents. Certes, il y a "Until It Sleeps" et "King Nothing", mais ce ne sont là que quelques bijoux dans un véritable trésor de musique qu'il faut vraiment écouter avec intelligence pour apprécier...
En conclusion
Laissons à présent la conclusion à chaque membre du groupe :
Kirk : "Cet album doit répondre à l'attente des fans de Metallica. C'est un grand album, mélodique et bien composé qui s'aventure aussi sur un terrain très agressif. Certains morceaux sont même plus mélodiques que sur le précédent. Difficile de dire quelle direction ce disque a emprunté, mais c'est définitivement plus varié dans les styles. Les chansons sont différentes les unes des autres. L'album possède tout ce qu'un fan de Metallica veut entendre. Il couvre pratiquement tout le spectre musical que nous avons abordé dans le passé."
Lars : "La seule façon de conserver une certaine pureté dans ce que nous faisions c'est de regarder au fond de nous même et de cette manière nous faisons des disques qui nous rendent heureux. La façon dont les gens réagissent à ça est totalement secondaire. Ca peut paraître dur mais c'est le seul moyen pour qu'un disque soit du Metallica à 110%."
James : "Je sens que nous avons fait L'ALBUM. C'est un succès pour moi dans la mesure où nous sommes parvenus à faire exactement ce que nous voulions. Qu'il s'agisse du son, des chansons, des paroles, tout ce qu'il y a autour, c'est très puissant, tout du moins de mon point de vue. Simplement, cela prend plus de temps pour d'autres à rentrer dedans et l'apprécier. Au niveau des textes, c'est de loin le plus fort. Musicalement, c'est le plus varié, mais lorsque nous jouons ces morceaux en concert, la hargne est toujours là."
Jason : "Ayez l'esprit ouvert et vous l'aimerez forcément !"
Quelques chiffres :
A sa sortie, l'album est entré directement à la première place des charts US, et y est resté durant un mois. A ce moment "Load" s'est vendu à un million et demi d'exemplaires aux Etats-Unis (ce chiffre passera à 6 millions après 4 mois).
Le 27 janvier 1997, aux American Music Awards, Metallica reçoit un prix pour l'album et joue "King Nothing". Lars en profitera pour remercier James "pour avoir mis ses plus beaux vêtements et avoir été mon témoin à mon mariage l'autre nuit."
Quelques temps auparavant (le 14 novembre 1996), le groupe était aux MTV Europe Awards, nomminé dans la catégorie "Meilleur groupe rock" (mais perdait face aux Smashing Punpkins). Metallica jouait alors "Last Caress/So What" à la surprise générale.
Tracklisting détaillé de Load
Ain't My Bitch
Metallica veut commencer fort pour ouvrir cet album (peut-être pour ménager encore un peu les fans). On retouve donc dans ce titre le heavy typique (mais actualisé) de Metallica. Ecrits sur un ton hargneux, les textes de James, au premier degré, expliquent qu'il veut se libérer d'une "bitch" qui l'empêche de tournée en rond. A un autre niveau, on peut comprendre par là qu'il faut vivre sa vie, sans se préoccuper des autres.
2X4
Sur une intro originale à la batterie, ce titre se développe par la suite avec un riff simple mais prenant. On retrouve encore ici le son réactualisé de Metallica.
The House That Jack Built
Ce morceau rappelle un peu les titres à tiroirs de certains albums précédents. En effet, les changements de rythmes sont très présents. Les aspects novateurs ne sont pas absents pour autant, puisque par exemple la fin du titre bénéficie d'un solo de Kirk au vocoder. "La maison que Jack a construite" est sans doute une métaphore sur l'univers imaginaire que s'est fabriqué ce Jack. Si l'on s'attarde sur les paroles, "Plus haut tu seras, plus dure sera la chute", on peut penser qu'il est question ici de l'univers des drogues.
Until It Sleeps
Le premier single. Une sorte de ballade metal comme sait si bien le faire Metallica. Seul le groove sur les guitares et le chant, et ce son un peu plus fouillé différencient ce titre des "Fade to Black", "Welcome Home" ou autres "The Unforgiven". On retrouve donc encore cette alternance de tempos lents et enlevés. Quant aux textes, ils parlent d'une douleur - physiques et psychologiques - qui déchire et d'un appel au secours pour qu'elle s'endorme.
King Nothing
L'intro s'avère surprenante : Kirk gratouille sa guitare de manière insolite, avant que le titre ne prenne son envol. Avec les images d'un roi, de sa couronne, et de son château, James dénonce ces personnes avides d'argent et de célébrité qui, du jour au lendemain, peuvent retomber dans l'anonymat et n'être que des "King Nothing". James : "[Celle-ci] a été écrite au moment où nous étions en entrain de mixer "Load" à New York. J'avais le titre et j'ai alors pensé : "Ah, New York. L'ultime 'King Nothing'. Sans vouloir forcer le trait, tous ces buildings sont un peu le symbole de la cupidité. Beaucoup de gens se basent uniquement sur l'argent. Et un jour ils chutent tous."
Hero Of The Day
Ce titre est construit de manière insolite : la trame générale est constituée d'un tempo lent, sur lequel James effectue une formidable performance vocale. Les refrains, quant à eux, sont des courts regains de puissance et de heavy. "Héro d'un jour", un rêve pour certains, un hypothétique avenir pour les autres. Kirk : "Pour le solo de "Hero Of The Day", James s'est demandé "Mais qu'est-ce que tu fais ?!" [...] "Ca sonne faux". Et je lui ait répondu "Ce ne sonne pas du tout faux. C'est juste quelque chose de très différent - un son vraiment différent." Et après deux ou trois heures, il a apprécié [et a dit] : "En fait, cela sonne comme du Thin Lizzy". Sa réaction m'a juste fait dire : "Hmm... OK..."."
Bleeding Me
Encore une composition à l'ambiance très réussie. Lente et intimiste au début, le morceau explose à la fin avec le solo flamboyant de Kirk. Kirk : "Je crois que le solo de "Bleeding Me" est vraiment super ; c'est un parfait résumé de mes influences, avec un bonne dose de mon propre style. J'y ai étalé tout mon catalogue - jouer des plans que j'aurais voulu jouer sur "Kill'em All, de nouveaux plans, et d'autres très 'Hendrixiens'." Les paroles rapportent que la vie n'est pas facile, qu'il faut creuser son trou et survivre. James ajoute que cela ne peut se faire sans douleur : son corps doit "saigner". James : "Je crois que les paroles de "Bleeding Me" sont les meilleures que j'ai écrites."
Cure
Où il est question de remède à une quelconque maladie (au premier degré tout du moins). L'atmosphère se fait ici plus lourde, plus carré... plus rock. Enfin, l'intro est constitué de deux lignes vocales superposées : une première pour James.
Poor Twisted Me
Un morceau inhabituel pour Metallica, déroutant : une sorte de blues-metal. La voix a été torturée au mixage est s'avère surprenante. Le morceau parle de la souffrance, de quelqu'un qui l'a subie et qui a l'air de se complaire dans cette débauche d'angoisse qui le mine et de compassion qui l'entoure.
Wasting My Hate
C'est la partie la plus accéléré de l'album. Le sujet est spécial : les futiles coups de sang contre les personnes qui n'en valent pas la peine.
Mama Said
La ballade de l'album, avec des parties acoustiques et des relents country. James montre encore ses talents de chanteur à travers l'histoire d'une mère et de son fils : la rebellion de ce dernier finira par l'éloigner de sa mère. James : "C'est une autre chanson qui n'aurait jamais dû être du Metallica - comme "Nothing Else Matters". Elle a été écrite dans une chambre d'hôtel où je m'ennuyais vraiment. Des sentiments très profonds ont alors surgis. C'était une chanson pour moi, que le groupe a ensuite entendu."
Thorn Within
L'intro vraiment heavy cache un morceau au groove qui ne dépareille pas du reste de l'album. Cette fois, les paroles parlent d'un fils qui implore le pardon de son père (pour les erreurs qu'il a commis et qui le déshonorent).
Ronnie
Autre morceau qui ne manque pas de surprendre, puisqu'il expérimente une ambiance rock-blues sudiste. "Ronnie" ou l'histoire de ce garçon, solitaire et renfermé, qui finit par flinguer tout ce qui bouge autour de lui. A noter qu'à l'instar de "Bleeding Me", "Ronnie" a été joué sur les radios US sans être sortis en single !
The Outlaw Torn
Ici le heavy réactualisé de Metallica frise le grandiose avec un travail exceptionnel à la basse et à la batterie qui constitu toute la base du morceau. Les interventions incisives des guitares parachèvent la réussite de ce titre. Le texte est poignant. Il montre que la passion entre deux personnes peut être plus forte que la distance qui les sépare.
Les tournées de Load
La tournée de Metallica était attendue au tournant. Le live se devait de remettre la pendule à l'heure pour les détracteurs de "Load". Et le show ne décevra pas, pour peu qu'on ne soit pas allergique aux supers productions. Car en effet, Metallica surpasse le concept du "Wherever Roam Tour" : la scène - originale - est une gigantesque infrastructure au beau milieu des salles de concert. On y voit des pylônes, des bras articulés, des explosions par dizaines, un mec qui chute, un autre en flammes, et ce ne sont que quelques exemples ! De cette tournée, on retiendra surtout l'ambiance de destruction totale de la scène sur "Enter Sandman".
Au final, malgré les critiques, le public était au rendez-vous. Les mauvaises langues peuvent toujours critiquer l'énormité de la chose...
Lars : "Le plus dur, c'est lorsque tu es apprécié dans le monde entier, parce que cela prend plus de temps à couvrir toute la planète. Bien sûr, nous n'allons pas nous plaindre de la chance que nous avons, mais nous devons partir en tournée et subitement assurer physiquement des concerts dans 50 pays différents. C'est énorme à assumer et nous finissons par nous user avec ces tournées gigantesques. C'est bon, mais c'est dur."
James : "Les gens s'étonnent parfois de la longueur d'une tournée. Combien de fois ai-je entendu : "Si vous finissez à chaque fois sur les genoux, pourquoi ne faites-vous pas moins de dates ?" Ils n'ont absolument pas conscience à quel point Metallica, avec le succès qui et le sien, ne peut se contenter de jouer aux States et en Europe. Aujourd'hui, il y a 'Amérique du sud, 'Indonésie, 'Afrique du sud et je ne sais quoi encore... Un groupe comme nous se doit d'être partout, même s'il lui en coûte parfois physiquement."
Poor Touring Me !
Europe, septembre - novembre 1996), avec C.O.C. en première partie.
James : "La tournée européenne est un gros enjeu et nous sommes accompagnés pour 'occasion de Corrosion Of Conformity comme groupe d'ouverture. C'est à chaque concert une vrai date de Metallica digne de ce nom. Du rock plein pot !"
U.S.A. - Canada, décembre 1996 - mai 1997, avec Korn.
Metallica s'inscrit parmi les trois meilleures ventes de billets de concerts américains en 1997, derrière les Rolling Stones et U2.
Festivals
Avant d'assurer la tournée promotionnelle de "Load", Metallica participera à plusieurs événements, du très consensuel Donington 1995 au très décrié Lollapalooza 1996.
Monsters Of Rocks, le 26 août 1995 à Castle Donington, Angleterre.
James (1997) : "Nous regrettions un peu de devoir y participer. Or, une fois là-bas, nous avons vécu 'un de nos meilleurs moments. Nous avons quelque peu oublié le studio et c'était très agréable. C'est, en ce qui me concerne, 'un des meilleurs concerts que nous ayons donnés."
Lollapalooza, de juin à août 1996 aux U.S.A. et au Canada.
James : "Nous avons voulu jouer beaucoup de vieux titres parce que Lollapalooza offrait la chance à certains fans de nous découvrir en concert pour la première fois. Donc nous avons réalisé pour eux un ensemble de gros hits et de quelques chansons parmi les plus connues de nos albums précédents."
Les singles de Load
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