La discographie de MetallicA Reload (1997)
Reload (1997)
Tracklist
Reload (1997)
Date de sortie : 18 novembre 1997
Producteur exécutif : Bob Rock avec Hetfield & Ulrich
Enregistrement et mixage : Randy Staub et Mike Fraser aux The Plant Studios, Sausalito, Californie, de mai '95 à février '96 puis de juillet à octobre '97
Editing aditionnel : réalisé aux Plantation Studios, Maui, Hawaii
Master : George Marino au Sterling Sound
Pressage original américain : Elektra Records
Conception de la pochette : Andie Airfix at Satori
Artwork de la pochette : Andres Serrano
Photos : Anton Corbijn
Lineup
James Hetfield : Chant / Guitare rythmique
Lars Ulrich : Batterie
Kirk Hammett : Lead guitare
Jason Newsted : Basse
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La critique de Reload
"Load" a été un album controversé, c'est le moins qu'on puisse dire. Une partie des fans est partie voir ailleurs mais la majorité a fait confiance dans le groupe et a l'a suivit dans sa nouvelle démarche musicale. A la sortie de "ReLoad", Metallica assume plus que jamais ses choix et son orientation, tout en restant perplexe sur la bêtise qui a accompagné parfois les critiques de "Load"...
Lars : "La musique est souveraine. En ce qui me concerne, tout le reste est secondaire, dans sa conception et dans son importance. Ce qui m'as surpris, ces deux dernières années, c'est la façon dont les gens ont réagi et l'importance qu'ils ont donnée à des choses complètement superflues : notre pochette, nos fringues ou la longueur de nos cheveux. Comme si tout ce qu'il y avait autour polluait la musique."
Lars est devenu bien plus virulant sur la scène metal actuelle... La faute aux critiques vites expédiées ?
Lars : "La manière dont on pense que les groupes de heavy metal doivent paraître, sonner, agir, se comporter ou s'habiller, et tout ce que tu veux. Cela n'existe pas dans d'autres formes de musique. Nous avons envoyé balader tout cela il y a un an et mis certaines de ces choses en évidence. Maintenant, je regrette que nous ne l'ayons pas fait plus tôt. Ce qui s'est passé il y a un an est une évolution naturelle progressive."
Pour "ReLoad", Metallica ne dévie pas de ses objectifs : le groupe à une douzaine de titres en attente d'enregistrement, ces titres sont de la même veine de "Load", ils seront enregistrés aussi au "The Plant" et Bob Rock est toujours aux manettes...
James : "Nous avons ces morceaux prêts depuis deux ans et nous devons parfois revenir aux démos initiales pour comprendre l'idée que nous avions voulu exprimer. Après deux années qu'elles existent, nous nous sommes chacun fait un concept dans notre tête de ce que ces chansons devraient être. Nous avons tout d'abord dû nous réunir pour prendre conscience qu'il y avait de bons trucs là-dedans et que nous devions faire le tri pour garder une idée valable et virer les autres. Si tu as six bons plans, alors ça devient un cafouillage total et tu perds tout. [...] Nous avons toujours été inventifs, mais il faut que nous trions tout cela consciencieusement. Nous ne sommes pas à court d'idées et tout le monde est impliqué dans le processus, plus que jamais."
Lars : "Les 13 chansons de "ReLoad" sont très proches de la première mouture d'il y a deux ans. C'est quasiment identique si ce n'est que James a plus expérimenté sur la voix, avec des sons, des micros, et des techniques de chant différentes. Ce ne sont pas vraiment les paroles qui changent, mais les techniques de chant. Il y a un peu plus de variété, plus de distorsion et d'effets dans les voix. Je pense qu'il a dû écouter Pink Flyod. Il a utilisé la voix comme un instrument. Pour moi, c'est le changement majeur."
Et il existe d'autres changements qui différencient tout de même "Load" de son successeur. Le facteur temps par exemple...
Kirk : "Avec "Reload", il fallait avoir tout réglé en cinq mois. Parfois Bob et les autres étaient entrain de faire le mix d'un morceau pendant que j'enregistrais le solo dans une autre pièce. Dés que j'avais fini, un technicien courait avec la bande dans l'autre salle pour l'incorporer à la mouture finale."
Jason : "[L'enregistrement de ReLoad] s'est déroulé dans des conditions très bizarres. Totalement différent de tout ce qu'on a pu faire en quinze ans. On s'est imposé une date limite dès le départ. Toutes les parties de batterie avaient déjà été enregistrées lors des sessions de "Load". A la fin de la tournée, on s'est tous retrouvés avec les lignes rythmiques. On s'est alors enfermés dans des pièces différentes, James entourés de grattes en tous genres et de posters de hard-rock, et moi dans une chambre avec des photos de Marley au mur. Chacun se passait la bande avec la batterie et se laissait guider par son inspiration et son environnement. [...] Tout a ensuite été mixé, les voix, les solos de Kirk. C'est beaucoup plus intéressant que de se retrouver tous ensemble en studio à répéter le même morceau pendant des plombes."
Sur le plan musical
On retrouve toujours ce groove caractéristique de "Load". Le groupe est même allé plus loin dans le travail des guitares ou du chant, comme le disait Lars. Cependant, "ReLoad" contient peut-être moins de morceaux déroutants, même si les ambiances se révèlent toujours aussi riches et variées...
James : "ReLoad" nous ressemble : il est mélodique, agressif, il y a des passages heavy et lents, des titres qui rappellent des ballades - tout ce que nous aimons jouer mais avec, en prime, quelques sons aussi bizarres que les vestes de Kirk. "ReLoad" est à la fois plus consistant et plus extrême que "Load". Quand on entre en studio au bout de cinq ans avec 30 chansons, on commence par les plus faciles."
"ReLoad" s'avère donc moins originale dans la démarche mais arrive toujours à surprendre par des effets sonores inédits pour le groupe. La participation de Marianne Faithfull (une grande dame de la pop britannique des années 60 et 70) sur "The Memory Remains" ou l'utilisation de violons et d'un orgue de barbarie sur "Low Man's Lyric" ne sont là que quelques exemples.
Si on tient pour aquis que "Load" est un album de qualité, on ne peut renier "Reload". C'est du grand Metallica ! Sur un ton plus noir que son prédécesseur, les titres de qualité défilent : du heavy "Fuel", à l'intimiste "The Unforgiven II", en passant par le surprenant "The Memory Remains". Reste que ceux qui n'ont pas aimé "Load" n'aimeront sans doute pas son successeur. Quant à savoir quel est le meilleur...
En conclusion
Laissons la conclusion et les dernières explications à James et Jason... Celles-ci ne sont pas superflues : une rumeur à propos de "ReLoad" prétendait qu'il s'agissait d'un album de remixs ! Pourtant ce n'est pas faute d'expliquer en long et en large la démarche du groupe !
Jason : "On était à la bourre et il ne fallait pas compromettre la tournée ni la deadline prévues. On a donc pris les morceaux les plus avancés au niveau des rythmiques et des textes, et c'est ainsi que "Load" est né. Cela aurait été une sorte de challenge pour le groupe de sortir un double mais d'un autre côté les deux albums ont leurs propres spécificités et je suis content que "ReLoad" se démarque de "Load". Les gens se sont à mon avis trop fixés sur notre brusque changements d'image sans véritablement faire attention à la musique. Il y a eu une incompréhension sur ces deux albums. Le public a pensé que "ReLoad" était en fait les chutes que nous n'avions pas choisies pour "Load". Une sorte de second choix. C'est totalement faux. Nous n'avons pas choisi ces morceaux tout simplement parce qu'ils n'étaient pas prêts."
James : "Je crois que ces morceaux doivent sortir, et comment pourraient-ils sortir autrement que sous la forme d'un album ? Et quand aurions-nous pu les présenter au public si ce n'est maintenant ? Si nous avions attendu davantage, ils n'auraient vraiment plus été en phase avec ce qu'est Metallica. Il fallait donc à tout prix que ce soit maintenant. Encore une fois, c'est la suite de "Load", à considérer comme telle. Ce n'est pas le Metallica nouveau qui ferait un pas de géant vers le futur. Il n'y a rien de caché derrière notre démarche : nous présentons seulement la suite de "Load". Ce n'est pas une tactique, ni rien d'autre de ce style."
Quelques chiffres
Le 27 novembre 1997, "Reload" est devenu n°1 au classement du Billboard, avec 450 000 albums vendus (depuis, l'album a été certifié double platine). Le 8 décembre, Metallica est élu "Meilleur Groupe Rock" de l'année aux Billboard Awards et joue "The Unforgiven II" live lors de la cérémonie.
En 1997, Metallica a engendré 20 millions de $ de chiffre d'affaire, se placant en 6e position derrière les Rolling Stones (#1 avec 35.6m), Master P (#2 avec 35.3m), Celine Dion (#3 avec 34.6m), Garth Brooks (#4 avec 33.7m), et les Spice Girls (#5 avec 30.6m).
Tracklisting détaillé de Reload
Fuel
Jason : "Le tempo est un peu comme celui des anciens Metallica. Le genre New Wave Of British Heavy Metal, avec des guitares devant, très rock'n'roll basique, avec un riff que tu te prends en pleine gueule." Comme le dit justement Jason, c'est un titre rapide et puissant qui ouvre "Reload". Mais bien entendu, le son, ce groove caractéritique de ces dernières années prouve que l'on écoute le heavy réactualisé de Metallica. Au niveau des lyrics, l'ambiance louche carrément sur les courses de voitures ("Burn your face upon the chrome"), ce qui colle parfaitement avec le tempo.
The Memory Remains
Premier single. De ce morceau au rythme entêtant et à la mélodie certaine, on retiendra surtout la participation - une première ! - d'une personne extérieure au groupe, en locurence la chanteuse Marianne Faithfull. En fait, il s'agit juste de quelques vocalises mais on aime ou on aime pas. En tout cas, c'est la preuve que Metallica ne craint pas de nouvelles expériences... et de nouvelles critiques. Jason : "[Ce titre] est agressif parcequ'il est heavy, hypnotisant et qu'il te reste dans la tête. Pour la première fois de la carrière du groupe, il y a même une personne extérieure à Metallica qui y participe, c'est dingue !"
Devil's Dance
Testé deux ans auparavant pendant le Donington "Escape from the studio '95", ce morceau est emprunt d'un heavy indéniable. A travers ce lent martellement sonore, James aborde - exceptionnellement - une thématique sataniste. Jason : "Le solo de "Devil's Dance" a presque quelque chose de hip-hop, ce qui est très cool."
The Unforgiven II
Second single et énième ballade metal ? Pas tout à fait. Car ce titre se veut la suite logique de "The Unforgiven", enregistré cinq ans plus tôt. James : "Cette chanson est assez terrible. Le morceau lui-même finissait par tourner obsessionnellement autour de la guitare, et ça donnait quelque chose qui ressemblait vraiment à "The Unforgiven". Nous avons essayé de corriger le tir, mais au bout du compte, nous avons dû nous rendre à l'évidence... c'était "The Unforgiven". Nous pouvons nous permettre de reprendre nos idées." En tout cas, un titre peut-être plus efficace que son précurseur : la voix plus assurée dans le registre mélodique et les regains de puissance mesurés donnent une plus grande cohésion au titre.
Better Than You
Une intro à la batterie puis un déballage de riffs sacadés... Pour les lyrics, une seule obsession : "Better Than You" !!! Le chant de James sur ce titre a été récompensé aux Grammy Awards par le "prix de la meilleure prestation vocale".
Slither
Toujours ce rythme saccadé soutenant un chant nerveux (à noter d'ailleurs que les premières paroles sont déclinées avec un son pour le moins étrange). Peut-être l'un des titres le plus faible de l'album.
Carpe Diem Baby
Une densité musicale impressionnante, une construction déroutante (avec de nombreux breaks qui n'altèrent en rien la puissance d'ensemble du morceau), et des vocaux qui donnent le grand frisson ! Tous ces éléments en font un titre fort de l'album.
Bad Seed
Une des premières chansons crées pour le projet "Load"/"ReLoad". James : "C'est plus le genre de chanson rock, mid-tempo. Il y a beaucoup d'éléments dans cette chanson, c'est un choc." En tout cas, un titre pour le moins déroutant ! Les guitares ont beau être soignées, la double grosse caisse parfois utilisée, l'ensemble manque tout de même d'un peu de puissance (mais pas d'originalité). Un titre bien dans la veine de l'exploration musicale de ces dernières années.
Where The Wild Things Are
Un titre de toute beauté ! James se surpasse au chant (le résultat est très original) et colle parfaitement à une musique qui - à l'acoutumé - alterne moments calmes et d'autres plus nerveux. James : "Cette chanson provoque certaines émotions, qui se rapportent à des sentiments profonds chez les enfants. On retient cette phrase : "So wake up sleepy one it's time to save your world". Tu sais, c'est comme dire : "Il y a de grosses surprises pour toi qui t'attendent sur cette planète". "Toy soldiers off to war" est la phrase principale. Combattre le monde avec ce qu'il connaît le mieux : les jouets".
Prince Charming
Un morceau heavy très convaincant. A noter une introduction vocale originale où James parle plus qu'il ne chante.
Low Man's Lyric
Ou l'histoire mélo d'un homme ("And won't cry for this man") marchant seul dans la rue, sous la pluie... Le titre "soft" de l'album, dont l'enregistrement s'est effectué le plus live possible, le tout assorti d'un orgue de barabarie et de violons ! James : "La présence de cet instrument a créé une atmosphère très particulière en studio. C'était la première fois que nous faisions cela et il régnait comme une ambiance de peur et de tristesse. J'adore ce morceau, avec ce côté un peu celtique." A noter que les parties de batteries sont les seules qui ne datent pas de la période "Load".
Attitude
Un autre titre haut en énergie, où Metallica confirme son heavy rock des familles. Ici, James chante ce qui lui paraît le plus extrême, à savoir tuer son prochain. James : "Le sujet du meurtre est abordé plusieurs fois ; il m'a bien intéressé dernièrement. Je crois que le meurtre est devenu le frisson ultime."
Fixxxer
L'architecture de "ReLoad" ressemble beaucoup à celle de "Load", et "Fixxxer" ne déroge pas à la règle : comment ne pas penser à "The Outlaw Torn" devant un tel morceau ? Titre à tiroir, riche et heavy (notamment grâce à un travail basse/batterie qui tue). Jason : "Black Sabbath ! C'est la manière dont sonnerait Black Sabbath s'ils étaient resté ensemble en octobre 1997, avec toute la technologie qu'il serait possible d'utiliser." Metallica caresse dans le sens du poil... L'atmosphère ici est des plus étranges, il s'agit de la pratique d'une religion poussée manifestement à l'extrême, les parents embrigadent leurs enfants dans la pratique de cette religion contre l'avis de ces derniers.
Les tournées de Reload
Alors que "ReLoad" s'apprête à sortir dans les bacs, Metallica entreprend en Europe une tournée des clubs. Les Four Horsemen foulent ainsi le "Ministry of sound" de Londres le 13 novembre 1997, "The docks" à Hambourg le 15, "Munchen Bryggeriet" de Stockholm le 16 et "l'Elysée Montmartre" de Paris le 18 (l'anniversaire de Kirk tombait d'ailleurs à cette occasion, en plus de la sortie de l'album et du passage live à Canal+).
La tournée "Poor Re-Touring Me 98", comme son nom l'indique, poursuit le tour du monde entamé en 1996. Metallica revient alors à des shows plus modestes : exit les énormes infrastructures scéniques ! La surprise repose cette fois sur la set-list, puisque vers la fin du concert, le groupe interprète quelques chansons en acoustique...
Lars : "Attention : le grand plaisir pour moi en acoustique, ce n'est pas le fait que ce soit joué sur des instruments acoustiques, mais que tu puisses changer les arrangements et la dynamique d'une chanson que tu as interprétée des milliers de fois auparavant. "The Four Horsemen", par exemple. Tu peux lui offrir une nouvelle vie dans un environnement acoustique. Lorsque tu joues depuis si longtemps, c'est primordial ; autrement, tu t'ennuies méchamment."
Poor Re-Touring Me 98
Australie - Nouvelle-Zélande (mars - avril 98)
Corée - Japon (avril - mai 98)
U.S.A (juin - septembre 98), avec Jerry Cantrell en première partie.
Cette tournée a rapporté 36 millions de dollars, ce qui la place aux USA juste derrière U2.
Festivals
Pukkelpop Festival : le 22 août 1997 à Hasselt (Belgique).
Blindman's Ball Festival : le 23 août 1997 à Stuttgart (Allemagne).
Reading Festival : le 24 août 1997 à Reading (Angleterre), avec Marilyn Manson, Terrovision, Bush....
James : "Je ne suis jamais allé à Reading. C’est un festival que nous n’avons jamais fait, donc c’est formidable. On y va peinards ; on n’emmène pas le mec en flammes ou quoi que ce soit, ah ah ah ! On se contente d’un set de festival, soit 90 minutes pour montrer ce dont nous sommes capables, et c’est exactement ce que nous allons faire."
The 11th Annual Bridge School Benefit Shows : le 18 octobre 1997 à San Francisco (U.S.A.), au Shoreline Amphitheatre. Il s'agissait du premier concert acoustique de Metallica. Le groupe y interprète alors "Low Man's Lyric", "Helpless", "Tuesday Gone", "Poor Twisted Me", "Fade To Black", "The Four Horsemen", "Nothing Else Matters" et "Last Caress".
Lars : "C’était très fun."
Le 11 novembre 1997, Metallica organise un concert géant (30 000 personnes) pour ses fans à Philadelphie. Le lieu choisit est le "Corestates Parking USA" et l'événement est gratuit.
Lars : "Nous étions en plein brainstorming un jour, et nous essayions de trouver une idée qui nous fasse plaisir, nous et nos fans. C’était évidemment - Un Concert Gratuit ! Il n’y a pas meilleur moyen pour rompre avec le rythme du studio que d’en sortir et d’organiser une grosse fiesta avec nos fans."
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